Ric Hochet l’immortel, … la bédé d’espionnage, mais belge
Ric Hochet par Tibet, fleuron de la BD franco-belge
Sous ce nom en forme de jeux de mots se cache un des plus grands journaliste et détective franco-belge, créé par le dessinateur Tibet et le scénariste A.P.Duchâteau. Exit, les « Sherlock Holmes », les « Poirot » et autre « Derrick » voici venu, une BD fleuve (plus de 70 volumes à l’heure actuelle) avec des enquêtes qui fleurent bon les policiers de la collection du « Masque », avec une évolution des personnages quasi-proche du néant, comme la plupart des BD Franco-Belge, nées dans les années 60. Découvrons ensemble les forces et faiblesses de cette série.
Biographie de Ric Hochet
Ric Hochet est né en 1958, partageant au départ la vedette avec le Commissaire Bourdon, dans de courtes énigmes à résoudre dans le défunt Journal de Tintin. Puis, devenu reporter à la Rafale, il accompagne son ami Bourdon dans ses enquêtes et devient à partir de sa première grande aventure Signé Caméléon, un détective journaliste indispensable à la police (et surtout au Commissaire Bourdon, pas fichu de résoudre une enquête sans l’aide de Ric).
Ric Hochet c’est un demi-siècle d’enquêtes avec son lot de bons et de mauvais moments. Ci-dessous, découvrez une petite présentation des principaux personnages de cet univers :
Ric Hochet : archétype du vrai héros (courageux, intelligent, aucune psychose connue, très peu porté sur le sexe), Ric résout les enquêtes les plus difficiles.
Commissaire Bourdon : encore un bel archétype du policier pataud incapable de déduire quoi que ce soit sans l’aide de son jeune ami.
Nadine : Nièce du commissaire Bourdon, elle reste cantonnée au rôle de jeune fille amoureuse du héros. Sa relation avec Ric évolue très lentement.
Professeur Hermelin : inventeur génial mais couard invétéré, Hermelin est un personnage loufoque et pathétique.
Ledru : cantonné à la fonction d’Inspecteur durant plus de soixante enquêtes et second éternel du Commissaire Bourdon, son statut semble enfin progresser : Ledru est devenu Lieutenant puis Capitaine (mais attention surtout pas Commissaire, cela ferait trop évoluer la série).
Richard Hochet : le père de Ric, il revient souvent dans la série, soit pour aider son fils, soit pour l’entraîner dans des affaires douteuses et rocambolesques.
Le concept de la série est toujours le même : une enquête policière où le nom du meurtrier nous est révélé dans les dernières pages, après une brillante analyse de Ric Hochet. Les histoires sont souvent sous le signe du fantastique mais trouvent une explication rationnelle à la toute fin.
Si on se contente des 50 premiers albums environ, les histoires sont le plus souvent d’excellente facture. Hélas depuis le numéro 51, la série tend à décliner. Le rythme de parution soutenu (1 album tous les six mois, au lieu des 1 an habituel, voire plus, pour un album classique), la volonté des auteurs de faire absolument perdurer le héros au travers d’enquêtes de plus en plus inintéressantes au niveau du scénario et des dessins (peu de décors, personnages laids) font aujourd’hui de Ric Hochet une sortie non-événementielle, réservée uniquement aux accros du détective. Qualité ou quantité, les auteurs semblent avoir choisis… De plus, Ric Hochet souffre d’un défaut inhérent à sa longueur : la continuité. Au lieu de rester ancré dans une époque définie (les années 60 en l’occurrence, date de départ des enquêtes du détective), la série fait évoluer son décor au fil des époques sans faire aucunement évoluer ou vieillir les personnages. Un gros défaut dont souffre la plupart des BD Franco-Belge de la même époque (sauf les BDs ancrées dans une période historique comme Lucky Luke ou les Tuniques Bleues) et les Comics de super-héros.
Actuellement, les aventures de Ric Hochet semblent enfin avoir un certain suivi et les personnages évoluent quelque peu (mais pas trop quand même).
Si vous avez envie de découvrir l’univers de Ric Hochet, je vous ai fait une sélection des meilleures enquêtes de Ric dont vous trouverez les visuels à la fin de cet article :
- N°6 Rapt sur le France : où Ric devra embarquer sur le France pour protéger l’éminent Professeur Hermelin en partance pour New York…
- N°9 Alias Ric Hochet : où Ric Hochet découvre l’existence de son père…
- N°11 Cauchemar pour Ric Hochet : où Ric est accusé d’être un espion et va devoir fuir pour prouver son innocence…
- N°12 Les spectres de la nuit : où Ric part dans les montagnes pour enquêter sur de mystérieux phénomènes paranormaux.
- N°14 Ric Hochet contre le Bourreau : où Ric combat pour la première fois un de ses ennemis récurrents.
- N°22 Alerte extra-terrestres : où Ric lutte contre une invasion d’extra-terrestres belliqueux.
- N°24 La piste rouge : où Ric retrouve un vieil ennemi qui semble avoir changé de visage.
- N°26 L’ennemi à travers les siècles : où Ric lutte contre un revenant qui semble vouloir tuer la même personne siècle après siècle…
- N°27 L’épée sur la gorge : où le père de Ric redevient un dangereux malfrat. Mais est-il vraiment responsable de ses actes ?
- N°28 Hallali pour Ric Hochet : où Ric Hochet devra échapper à une terrifiante chasse à l’homme…
- N°32 Tribunal Noir : où Ric devra lutter contre un procureur malade jugeant et menant à la guillotine les forces de l‘ordre…
- N°33 Le scandale Ric Hochet : où Ric se retrouve au cœur d’une machination destinée à le briser.
- N°34 La nuit des vampires : où Ric devra lutter contre la malédiction de Walpurgis qui voit un vampire revenir tous les 100 ans…
- N°35 La mort noire : où Ric devra lutter contre un terrifiant virus au sein d’un hôtel 4 étoiles.
- N°44 Ric Hochet contre Sherlock : où Ric devra lutter contre la version maléfique du grand détective Sherlock Holmes.
- N°46 Les témoins de Satan : où Ric devra prouver l’innocence d’une jeune femme et faire face à un avocat particulièrement retors…
Récemment, la BD s’est vue rééditée sous forme d’intégrale à la qualité d’impression discutable. Malgré toutes ces critiques, je vous conseille fortement les quelques numéros précités qui sont une excellente introduction à l’univers du journaliste détective. Ric Hochet, ça taptoula quand même.
juste un petit commentaire sur les pochettes de la première et de la dernière aventure (première image de l’article); je pense que le dessinateur a oublier de faire figurer, sur le dessin du revolver l’orifice par lequel la balle doit sortir…nan parce que si il tire sur quelqu’un avec, il pourrait se blesser…ça serait balot!!!
Dans le « N°48 Le secret d’Agatha », on avait eu droit au pistolet qui tire en arrière donc peut-être que l’orifice tirant la balle sur la couverture de « Puzzle mortel » est placé à l’autre extrémité du revolver. Personnellement j’ai arrêté d’acheter les Ric Hochet à partir du 70. Je ne connais donc pas la réponse quant à ce mystérieux pistolet magique en couverture :).
Je conseille aussi à tous les fans de BD franco-belge une petite balade à Bruxelles, où, outre cette superbe façade Ric-Hochet, il y a un nombre impressionnant de façades d’immeubles et maisons qui sont ornées de fresques murales à l’éffigie des héros de bandes dessinés (Scrameustache, Lucky Luke, Cubitus, Olivier Rameau, Broussaille, …) et même une statue de Gaston Lagaffe !
ça mériterait bien un article qui tape tout là, … n’est ce pas Dzhari ??!!!
Vive Tibet, libre de dessiner des BD !
N’oubliez pas Renaud Siry !
Dans ta liste des meilleurs titres, tu as oublié l’album culte: « Rapt sur le France »,
c’est impardonnable…
Oui en effet « Rapt sur le France » est un très bon épisode. C’est la première fois qu’Hermelin y apparait d’ailleurs. Oui, tu as raison Maverick vous pouvez ajouter « Rapt sur le France » dans la liste des meilleurs albums.