Mumia Abu-Jamal : annulation de la condamnation à mort
Free Mumia, la peine de mort commuée en prison à vie ; le combat continue
Après dix ans d’un combat contre la peine de mort, le racisme et l’injustice dans l’Affaire Mumia Abu-Jamal, la décision de la cour d’appel de Philadelphie est tombée : annulation de la condamnation à mort de celui-ci…
Cependant le combat ne s’arrête pas là : il faut que justice soit rendue au journaliste noir condamné à mort en 1982 à l’issue d’un procès que la plupart des observateurs considèrent raciste voir truqué.
Condamné pour le meurtre d’un policier en 1981, l’ancien militant des «black panthers» a toujours clamé son innocence, l’occasion pour nous de revenir sur cette affaire, où nous nous garderons de prendre un quelconque partie…
Pourquoi Mumia Abu-Jamal est-il en prison, enfermé dans le couloir de la mort ?
Wesley Cook, mieux connu sous le nom de Mumia Abu-Jamal, est un journaliste et militant afro-américain né le 24 avril 1954 à Philadelphie (Pennsylvanie, États-Unis d’Amérique). Il est surtout connu pour avoir été condamné, en 1982, à la peine de mort pour le meurtre de Daniel Faulkner, un policier de Philadelphie. Il a reçu un soutien international (citoyen d’honneur de la ville de Paris, entre autres) en faveur de sa libération et/ou, pour l’organisation d’un nouveau procès. Il est ainsi devenu un symbole pour beaucoup d’opposants à la peine de mort.
Devenu journaliste de radio dès la fin des années 70, Mumia Abu-Jamal attire déjà l’attention des autorités publiques pour ses émissions qui mélangent le journalisme traditionnel et les préoccupations sociales. Mais les problèmes de Abu-Jamal commencent lorsqu’il devient un admirateur du groupe radical afro-américain MOVE.
En mai 1980, neuf des membres de MOVE avaient été condamnés suite à la mort d’un officier de police au cours d’une intervention. Cette condamnation avait outragé Abu-Jamal qui couvrait MOVE pour la station de radio WHYY, et ses billets devinrent de plus en plus militants, posant un problème à la station qui finit par le licencier. Pour subvenir à ses besoins, les portes du journalisme lui étant dorénavant fermées, il devent alors chauffeur de taxi.
Le meurtre de Daniel Faulkner et le procès de Mumia Abu-Jamal
9 décembre 1981, au petit matin Mumia Abu-Jamal, qui conduisait son taxi, intervient alors qu’un policier, Daniel Faulkner, contrôle son frère, William Cook. Une fusillade s’ensuit au cours de laquelle le policier est atteint par deux balles, une dans le dos, et une tirée quasiment à bout portant alors qu’il est à terre, en pleine face. Visiblement, l’arme utilisée ne tirait pas des balles à blancs
Lorsque la police arrive sur place quelques instants après la fin de la fusillade, ils découvrent leur collègue mort et Abu-Jamal assis sur le trottoir, une balle dans la poitrine. Près de lui, par terre, un revolver de calibre 38 qu’il avait acheté deux ans et demi plus tôt, cinq étuis vides dans les logements du barillet. Arrêté immédiatement, il est accusé du meurtre du policier et condamné à la peine de mort en juillet 1982. Mais rapidement, l’enquête et le procès sont contestés.
Depuis sa condamnation à mort pour le meurtre de Daniel Faulkner, Abu-Jamal est emprisonné dans l’aile de sécurité maximale de la prison de Greene, près de Waynesburg, en Pennsylvanie.
C’est à partir de là que des associations du monde entier se battent pour sortir Mumia du couloir de la mort. Certaines revendiquent clairement son innocense et une machination raciste, mais avant tout, ce que réclame ces associations, c’est l’annulation de la peine de mort, et le re-jugement de Mumia Abu-Jamal dans des conditions justes et équitables pour les deux parties.
Amnesty International par exemple, tout en refusant de prendre position sur la question de la culpabilité d’Abu-Jamal, relève que celui-ci n’a apparemment pas pu être défendu correctement, souligne les contradictions des témoins, les possibles pressions policières, et estime qu’un nouveau procès est nécessaire.
Mumia Abu-Jamal est désormais assuré de ne pas être condamné à mort, reste l’attente d’un hypothétique nouveau procès qui pourrait lui permettre d’expliciter les conditions du drame qui l’ont conduit jusqu’ici.
Depuis 1982 ! Si c’est une erreur c’est vraiment terrible car même si la peine de mort a été évitée, privé de 31 ans de sa vie c’est colossal. Merci de revenir sur ce procès, pour lui et pour la justice.